Ces dernières années ont été confrontées à un contexte économique difficile qui a eu un impact considérable sur les collectivités locales. En effet, les coûts de l’énergie, qu’il s’agisse d’électricité ou d’essence, ont augmenté, et cela, combiné aux revalorisations successives du point d’indice des fonctionnaires, n’a malheureusement été que partiellement compensé par la revalorisation des bases fiscales. Par conséquent, beaucoup d’élus se sont retrouvés dans l’obligation de rehausser leurs taux de fiscalité pour faire face à ces défis économiques, ce qui peut susciter, souvent, l’incompréhension des citoyens.
Afin d’aider ces élus à expliquer à leurs administrés le bien fondé de cette décision, voici quelques éléments de langage à leur disposition.
Pour rappel, la taxe foncière est calculée en fonction de la valeur locative cadastrale du bien immobilier, est déterminée par l’administration fiscale et correspond au loyer annuel théorique que le bien pourrait générer s’il était mis en location. Cette valeur est ensuite multipliée par un taux d’imposition fixé localement pour obtenir le montant de la taxe foncière.
En effet, la valeur des locaux soumis à la taxe foncière est révisée chaque année à la hausse, en fonction de l’indice des prix à la consommation, qui mesure l’évolution des prix des biens et services de consommation courante. Dans la mesure où cet indice a connu des hausses importantes, la valeur locative cadastrale des propriétés a également augmenté de manière mécanique, cela se traduisant par une augmentation de la taxe foncière que les propriétés doivent payer. Cette révision est donc entérinée au niveau de l’Etat, puisque la mesure officielle est appliquée de manière uniforme sur tout le territoire national.
Il est essentiel de souligner que les politiques fiscales et les taux d’imposition peuvent différer d’une collectivité locale à une autre. Par conséquent, les propriétaires peuvent percevoir cette augmentation de manière variables en fonction de leur lieu de résidence.
Le rôle d’une commune et de son budget est d’assurer le bon fonctionnement des services publics et de veiller à ce que ses finances soient équilibrées.
En 2021, le différentiel entre les recettes et les dépenses des communes française a été de -1,7%. Cela signifie que les communes ont dépensé plus d’argent qu’elles n’en ont collecté. Le déficit est financé par les dotations de l’Etat, les emprunts et les impôts.
Le déficit des communes est en partie dû :
Le déficit des communes est un problème important, car il les contraint à recourir à l'emprunt pour financer leurs dépenses, entraînant ainsi une augmentation de leur dette. Cette situation risque dans certains cas de conduire à des réductions des services publics offerts par ces communes.
Dans ce contexte, même les communes dont le budget était bien géré chaque année, c'est-à-dire celles où les élus prélevaient uniquement les fonds nécessaires au bon fonctionnement de la commune, ont vu leurs marges financières se réduire considérablement. Face à cette situation, la seule solution pour faire face à ces déficits était de rehausser les taux d'imposition.
Certains des mécanismes qui protègent les citoyens de l’inflation s’appliquent également aux communes. Par exemple, les communes peuvent indexer leurs impôts sur l’inflation, ce qui signifie qu’ils augmentent en fonction de l’augmentation du coût de la vie. Cela permet aux communes de maintenir leurs revenus en cas d’inflation.
Cependant, il est important de noter que les communes ne sont pas protégées de l’inflation de la même manière que les citoyens. Les communes ont des revenus et des dépenses fixes, ce qui signifie qu’elles sont plus sensibles aux fluctuations de l’inflation. Par exemple, si l’inflation augmente, les communes peuvent avoir du mal à payer leurs employés, leurs fournisseurs et leurs services publics.
Les communes ne bénéficient pas de tarifs régulés pour l’énergie, y compris le gaz et l’électricité. En conséquences, les augmentations qui ont été importantes pour les citoyens se répercutent encore davantage sur les budgets des communes et des communautés de communes. Selon Intercommunalités de France, la facture énergétique des 3/4 des intercommunalités à doublé, triplé voir quadruplé.
Quand on sait que l'énergie représente bien souvent une part importante des dépenses des collectivités, on mesure tout l'impact de ces revalorisations sur les charges supportées par les communes.
En conclusion, les communes peuvent bénéficier de certains mécanismes qui protègent les citoyens de l’inflation, mais elles ne sont pas protégées de la même manière. Ces dernières doivent être prudentes et s’efforcer de réduire leurs dépenses et d’augmenter leurs revenus afin de faire face à l’inflation.